Urbanisation en Chine, regards sur trois décennies de mutations - Françoise GED

En 1992, le ministre chinois de la construction indiquait que la construction serait le moteur de la croissance dans les décennies à venir. L’urbanisation massive qui a suivi, sous l’impulsion des collectivités et des promoteurs, a profondément changé les paysages urbains et ruraux, entraînant de multiples démolitions. Dans le même temps, la société chinoise urbaine s’est enrichie, est devenue propriétaire, profitant des avantages d’une économie en pleine croissance. Les villes ont ainsi rivalisé entre elles, rompant avec la monotonie des années maoïstes, et parfois à la recherche d’architectures remarquables. En fait, on pourrait dire que l’architecture est devenue un enjeu national depuis que le gouvernement central en 2014 a vilipendé les édifices "extravagants" et a encouragé les politiques de mise en valeur patrimoniale.

Françoise Ged, architecte DPLG et HDR, dirige l’Observatoire de l’architecture de la Chine contemporaine à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris.Après une thèse consacrée à la structure urbaine de Shanghai, elle a abordé les thématiques liées au patrimoine en Chine, grâce aux échanges menés sur le terrain en Chine avec l’Université Tongji et le World Heritage Institute for Training and Research Asia-Pacific, associant praticiens, enseignants chercheurs, décideurs locaux, experts internationaux. De 1997 à 2005, elle propose et organise en lien avec l’Ambassade de France en Chine le Programme présidentiel "150 architectes, urbanistes et paysagistes chinois en France". Elle a participé à plusieurs programmes de recherches financés par l’ANR et enseigne à l’Institut National des Langues Orientales (Inalco- Paris), à l’EHESS, à l’IAE à Nantes et est chercheur associé au Centre Chine Corée Japon (EHESS-CNRS).