les grands enjeux de la filière hydrogène - Cycle Science et Société par Olivier JOUBERT

L'hydrogène a un rôle clé dans la transition énergétique. Sa flexibilité en fait le candidat idéal pour lier différentes formes d'énergie nouvelles et renouvelables. L'hydrogène peut être utilisé pour stocker le surplus de production d'électricité issu des ENR et permettre une mobilité électrique accessible et efficace : alimenter non seulement les voitures mais aussi les véhicules lourds comme les camions, les trains et les bateaux et réduire l'empreinte carbone du transport aérien. D'autre part le remplacement de l'hydrogène produit à partir d'hydrocarbures et utilisé pour des applications industrielles par de l'hydrogène produit à partir de sources d'énergies renouvelable permettrait de réduire considérablement l'empreinte de ces processus industriels comme la production d'ammoniac, le raffinage et la production d'acier mais aussi le chauffage et le refroidissement des bâtiments.
Si les systèmes de production d'hydrogène par électrolyse ou de conversion de type pile à combustible existent déjà sur le marché, il reste néanmoins des améliorations voire des ruptures technologiques possibles pour les rendre plus efficaces et durables. La Recherche et Innovation française est dynamique et structurée. La fédération de recherche Hydrogène (FRH2) du CNRS que je dirige rassemble environ 300 experts travaillant sur toute la chaine de valeurs de l'hydrogène. FRH2 vise à promouvoir et à structurer un domaine de recherche interdisciplinaire avec des compétences en matériaux (oxydes solides, métaux, matériaux polymères fluorés…) en systèmes électrochimiques (piles à combustible / électrolyseurs), dans le stockage et les usages. La présentation donnera un bref aperçu de la chaine de valeur de l'hydrogène, de sa production jusqu'aux usages en passant par le stockage et la distribution en mettant en avant les grands enjeux actuels dans ces différents domaines.

Olivier JOUBERT est professeur de classe exceptionnelle à l'Université de Nantes. Il a obtenu le grade de docteur de l'université de Nantes en 1993 en chimie du solide. Enseignant en chimie des matériaux à polytech-Nantes, il est aussi chercheur à l'Institut des Matériaux de Nantes Jean Rouxel (IMN), responsable de l'une des 5 équipes de l'IMN (Stockage et transformations électrochimiques de l'énergie) comptant une soixantaine de chercheurs. Ses activités concernent la recherche et le développement de nouveaux matériaux céramiques pour des applications liées à l'hydrogène (production, conversion de l'énergie). Avec une expérience de plus de 30 années dans le domaine de l'hydrogène, il est co-auteur de 120 publications et 5 brevets, a présenté 60 communications orales invitées et a encadré ou co-encadré 24 thèses. Il dirige la fédération de recherche "hydrogène" du CNRS (FRH2) depuis 2020 et siège au "Board of Directors" de l'International Association for Hydrogen Energy.