Ecrivains en Presqu'île Guérandaise - Michel GERMAIN

Au début du XIXe siècle, l’accès à la presqu’ile guérandaise, extrémité orientale de la Bretagne est facilitée depuis Paris par la voie d’eau largement utilisée que constitue à pareille époque, la Loire. Honoré de Balzac, Jules Sandeau, Gustave Flaubert et de nombreux auteurs se plairont à découvrir dans ses paysages l’exotisme d’une région encore protégée des bouleversements occasionnés à Paris par l’industrialisation et l’urbanisation. Dans Béatrix, Honoré de Balzac ne déclare-t’il pas : "La France, et la Bretagne particulièrement, possède encore aujourd’hui quelques villes complètement en dehors du mouvement social qui donne au dix-neuvième siècle sa physionomie."
Le 4 juin 1830, Balzac et Laure de Berny, qui ont embarqué sur le pyroscaphe à Saumur, descendirent la Loire pour débarquer à Saint-Nazaire. De là, la patache inconfortable du voiturier Bernus, leur fera gagner Guérande, ce bout du monde. "Ville à part, essentiellement bretonne, catholique fervente, silencieuse, où les idées nouvelles ont peu d'accès... Jetée au bout du continent, Guérande ne mène à rien, et personne ne va à elle. Heureuse d'être ignorée, elle ne se soucie que d'elle-même."
Ce même pyroscaphe sera celui qu’empruntera Jules Verne, en 1847, de Nantes à Tours, pour gagner Paris à l’occasion de son premier voyage vers la capitale. L’arrivée du chemin de fer à Saint-Nazaire en 1857, puis au Croisic en 1879, améliorera grandement les transports, facilitant la venue d’autres auteurs.
Sans volonté d’exhaustivité, l’évocation chronologique d’une dizaine d’auteurs qui auront marqué leur époque permet de mieux comprendre l’attirance qu’exerçait à pareille époque le littoral de la Loire Inférieure et, de Guérande au Croisic, ce que venaient trouver les Parisiens dans ces paysages marqués par l’océan, les marais-salants et la Brière. La conférence se propose d’évoquer par le texte et par l’image les circonstances de leur venue, comme l’influence exercée sur eux par la découverte des lieux.

Docteur en langues et littérature françaises, Michel Germain est membre de l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire et vice-président de l'Association Bretonne.
Professionnel en entreprise (Elf Aquitaine, Crédit Commercial de France) et Professeur des Universités associé au Celsa (Université Paris Sorbonne) : transformations organisationnelles liées au déploiement des nouvelles technologies (formation également dispensée à Paris-Dauphine et Paris 8 Vincennes Saint-Denis), Michel Germain co-fondateur du cabinet Arctus, a accompagné plusieurs entreprises dans leurs transformations managériales et techniques en lien avec Internet.
Livres publiés : Un voilier nommé Kurun (Nautilus Éditions 2021), Les bateaux de la liberté 1917 - 1918. L’arrivée du premier convoi à Saint-Nazaire (Economica 2018), Belem : Destins croisés (Economica 2010), Management 3D : e-Manager à l'ère du numérique (Economica 2014), Management des nouvelles technologies et e-Transformation (Economica 2006)