Conférence du 27 janvier 2017 : Ingrid Riocrieux "Médias : de la destruction du langage à la fabrication de l’opinion"
Pourquoi une langue des médias ?
Nous avons tous notre propre langue dans laquelle s'intègre la langue des médias. La langue du Journaliste est investie d'une autorité qui lui confère un pouvoir fortement normatif, ne serait-ce que par imprégnation.
La langue des médias c'est le « copié-collé » des dépêches de l'AFP, qui conduit à un constat d'uniformité. Avec ses codes et ses règles : il convient de condamner les « dérapages » et toutes les « phobies ».
Les journaux et les journalistes se surveillent entre eux et adopte volontiers des rappels à l'ordre. C'est au nom de « l'éthique de responsabilité » qu'il faut encadrer ce que peuvent penser les lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs des médias. Pour penser bien, dans le sens de l'Histoire. D'où l'emploi d'adverbes temporels : déjà, encore, pas encore. D'où aussi l'utilisation des images qui jouent pleinement sur l'émotivité. Pourtant beaucoup de citoyens n'aiment pas qu'on leur dise ce qu'il faut penser, ils ne veulent pas être encadrés. Cette pression conduit à un manque de confiance de plus en plus grand entre médias et public, révélé par toutes les enquêtes.
Conscient de ce décalage les médias réagissent en multipliant les fact checking, les « décodeurs » « L'œil du 20 h » etc., qui ne sont pas forcément aussi neutres qu'ils le prétendent.
Ingrid Riocreux réhabilite à ce propos les sondages, qui par exemple dans l'élection américaine avaient montré le faible écart entre les deux candidats. Les médias ont comme si ce fait, objectif, ne pouvait pas conduire à la victoire de Trump. Le même phénomène avait été constaté en Grande Bretagne avec le Brexit ou le référendum européen de 2005.
Ingrid Riocreux estime que la dénonciation des médias est stimulante et qu'il faudrait renouer avec l'enseignement du décryptage, développer la culture de l'analyse du message et la liberté de réception. A l'école, l'égalité dans l'accès à la parole devrait être prioritaire.
Elle préconise une vigilance qui va des fautes de français aux fautes au regard de l'éthique journalistique.
Jean-Claude Charrier - février 2017
Nous avons tous notre propre langue dans laquelle s'intègre la langue des médias. La langue du Journaliste est investie d'une autorité qui lui confère un pouvoir fortement normatif, ne serait-ce que par imprégnation.
La langue des médias c'est le « copié-collé » des dépêches de l'AFP, qui conduit à un constat d'uniformité. Avec ses codes et ses règles : il convient de condamner les « dérapages » et toutes les « phobies ».
Les journaux et les journalistes se surveillent entre eux et adopte volontiers des rappels à l'ordre. C'est au nom de « l'éthique de responsabilité » qu'il faut encadrer ce que peuvent penser les lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs des médias. Pour penser bien, dans le sens de l'Histoire. D'où l'emploi d'adverbes temporels : déjà, encore, pas encore. D'où aussi l'utilisation des images qui jouent pleinement sur l'émotivité. Pourtant beaucoup de citoyens n'aiment pas qu'on leur dise ce qu'il faut penser, ils ne veulent pas être encadrés. Cette pression conduit à un manque de confiance de plus en plus grand entre médias et public, révélé par toutes les enquêtes.
Conscient de ce décalage les médias réagissent en multipliant les fact checking, les « décodeurs » « L'œil du 20 h » etc., qui ne sont pas forcément aussi neutres qu'ils le prétendent.
Ingrid Riocreux réhabilite à ce propos les sondages, qui par exemple dans l'élection américaine avaient montré le faible écart entre les deux candidats. Les médias ont comme si ce fait, objectif, ne pouvait pas conduire à la victoire de Trump. Le même phénomène avait été constaté en Grande Bretagne avec le Brexit ou le référendum européen de 2005.
Ingrid Riocreux estime que la dénonciation des médias est stimulante et qu'il faudrait renouer avec l'enseignement du décryptage, développer la culture de l'analyse du message et la liberté de réception. A l'école, l'égalité dans l'accès à la parole devrait être prioritaire.
Elle préconise une vigilance qui va des fautes de français aux fautes au regard de l'éthique journalistique.
Jean-Claude Charrier - février 2017
Mis à jour le 22 mars 2022.