Conférence du 11 mars 2022 : Mariette DARRIGRAND - Les mots de l’époque : médias, société
L’actualité s’impose d’emblée avec la guerre de la Russie en Ukraine : « On va échapper à la guerre dans le vocabulaire de l’élection présidentielle. » Souvenons-nous « Mon ennemi c’est la finance » de François Hollande. Dans la lignée de De Gaulle le président est un guerrier. Emmanuel Macron l’a illustré à propos du Covid « Nous sommes en guerre ! ». Mais le président adopte plutôt un profil bas dans ce domaine où il estime que la surenchère n’est pas nécessaire et qu’il faut lutter contre le pessimisme médiatique.
Les journalistes, pris dans l’urgence du flot médiatique utilisent des métaphores et concepts peu décryptés qui transmettent des doxas (discours figés) s’opposant aux logos (discours de recherche de vérité). Un travail d’analyse par des grilles linguistiques et anthropologiques des phénomènes rapportés, certes exigeant, est éclairant. Macronisme, islamo-droitisme ou islamo-gauchisme, etc, il faut se méfier des faux concepts par lesquels on prétend penser. Les médias sont anxiogènes pour les lecteurs et les auditeurs portés à la répétition.
le chaos, étymologiquement : « le trou qui s’ouvre », présent dans tous les mythes de création du monde, organisant le désordre originel, est fréquent dans le vocabulaire politique : Mélenchon, Zémour, le chaos social, sociétal…
Dans le même domaine, gouvernement vient de gouvernail qui se réfère à Ulysse. Il faut manœuvrer, suivre un cap. Avoir le code est de plus en plus nécessaire et l’apparition du décryptage est une forme de sémiologie appliquée
Interrogée sur son dernier livre Virile comme Vénus (Edit. de l’Equateur 2021) Mariette Darrigrand précise que le mot viril vient du monde latin, de « vis » qui régule le ciel et la terre cf. Ovide. C’est la force de vie, de la nature, non genrée. « Vires » qualifiait autant les cultivateurs que les guerriers mais Jules César impose l’acception guerrière. La virilité n’est pas le virilisme tel qu’affiché par Poutine. Dans le débat électoral : Valérie Pécresse à Eric Zemour « Vous êtes impuissant ! »
Le néo-féminisme a une lecture légitime de la contestation du virilisme avec le mouvement « Me Too ». On est en présence d’une dispute générationnelle de la 3ème ou 4ème vague de féminisme. Loin des clichés, la déesse Vénus du 5ème siècle avant JC, ordonne la puissance de l’énergie vitale comme gardienne de la paix dans la cité.
Une nouvelle étape serait de se réapproprier le sens initial et mixte de la virilité.
Les journalistes, pris dans l’urgence du flot médiatique utilisent des métaphores et concepts peu décryptés qui transmettent des doxas (discours figés) s’opposant aux logos (discours de recherche de vérité). Un travail d’analyse par des grilles linguistiques et anthropologiques des phénomènes rapportés, certes exigeant, est éclairant. Macronisme, islamo-droitisme ou islamo-gauchisme, etc, il faut se méfier des faux concepts par lesquels on prétend penser. Les médias sont anxiogènes pour les lecteurs et les auditeurs portés à la répétition.
le chaos, étymologiquement : « le trou qui s’ouvre », présent dans tous les mythes de création du monde, organisant le désordre originel, est fréquent dans le vocabulaire politique : Mélenchon, Zémour, le chaos social, sociétal…
Dans le même domaine, gouvernement vient de gouvernail qui se réfère à Ulysse. Il faut manœuvrer, suivre un cap. Avoir le code est de plus en plus nécessaire et l’apparition du décryptage est une forme de sémiologie appliquée
Interrogée sur son dernier livre Virile comme Vénus (Edit. de l’Equateur 2021) Mariette Darrigrand précise que le mot viril vient du monde latin, de « vis » qui régule le ciel et la terre cf. Ovide. C’est la force de vie, de la nature, non genrée. « Vires » qualifiait autant les cultivateurs que les guerriers mais Jules César impose l’acception guerrière. La virilité n’est pas le virilisme tel qu’affiché par Poutine. Dans le débat électoral : Valérie Pécresse à Eric Zemour « Vous êtes impuissant ! »
Le néo-féminisme a une lecture légitime de la contestation du virilisme avec le mouvement « Me Too ». On est en présence d’une dispute générationnelle de la 3ème ou 4ème vague de féminisme. Loin des clichés, la déesse Vénus du 5ème siècle avant JC, ordonne la puissance de l’énergie vitale comme gardienne de la paix dans la cité.
Une nouvelle étape serait de se réapproprier le sens initial et mixte de la virilité.
A propos de la pandémie le mot confinement, désignait la prison au Moyen Age. Le masque, avec cette crise a perdu son caractère ludique. Les commerciaux soucieux de promouvoir divers produits pour le visage, vont certainement changer ce nom.
Autre mot : wokisme, au sens d’éveil au racisme, a été longtemps confidentiel. Un déclic mondial s’est produit avec la mort de George Floyd aux Etats-Unis. La pénétration dans certaines universités françaises est notable. Le wokisme conduit à la police de la parole et faute de nuance, à une nouvelle forme de censure qui provoque l’exclusion.
Le neutre correspond à ce qui est commun à l’humanité. On note par exemple le paradoxe de « autrice » qui peut assigner l’auteure au féminin.
Comment résister à la pression ?
En une phrase : « Ni tout croire, ni tout contester »
Mariette Darrigrand propose de réfléchir autour de quatre prépositions d’origine grecque.
EPOS : épopée, histoire de l’humanité, en matière de presse, le reportage
LOGOS : prétendre ou tendre à la vérité. En matière de presse, l’éditorial
MYTHOS : qui relève de l’imaginaire. Que s’est-il passé ?
TOPOS : C’est le lieu commun (critique), le décryptage où l’on fait le travail de sémiologie, la prise de distance, le tri qu’il nous appartient de faire.
Le dialogue avec les auditeurs a permis de préciser et de contextualiser certains mots de l’époque ou des médias : Résilience, Systémique, Hashtag, Iel, Intersectionnalité, Tempête, …
Jean-Claude et Geneviève Charrier
Présentation : Patrice Saint André
Mis à jour le 21 mars 2022.