Quand on achète un produit, on achète le monde qui va avec - Bruno PARMENTIER

Nos choix alimentaires ont un impact direct sur l’environnement, la santé, l’agriculture locale, le bien-être animal et la justice sociale. En recherchant des produits parfaits ou bon marché, nous favorisons l’usage de pesticides, l’élevage industriel, la déforestation, et la disparition des producteurs locaux. En voulant toujours payer moins, notamment à la cantine, on affaiblit l’agriculture régionale et on fragilise notre santé.Les scandales alimentaires, souvent dénoncés, sont en réalité le signe d’une meilleure surveillance. Les vrais risques (tabac, alcool, obésité) sont ignorés. Notre alimentation est aussi un acteur majeur du réchauffement climatique, plus encore que les transports. Manger de la viande, du poisson ou des légumes hors saison alourdit notre empreinte carbone.Certains aliments exotiques comme l’avocat, l’amande ou le café, sont liés à des pratiques agricoles destructrices ou à des injustices sociales. Le gaspillage alimentaire est colossal alors que des millions de personnes souffrent de la faim. Enfin, la publicité nous pousse à consommer des produits néfastes pour notre santé, riches en sel, sucre et gras, et les régimes amaigrissants aggravent souvent le problème.
Changer nos habitudes alimentaires est un acte politique, environnemental, économique et sanitaire. Il faut en prendre conscience pour construire un système plus juste et durable.

Consultant et conférencier sur les question agricoles et alimentaires et de développement durable, Bruno Parmentier est administrateur d'ONG, comme Action contre la faim et la Fondation pour l'enfance. Il est aussi auteur de "Manger tous et bien" (Éditions du Seuil) et animateur d’un blog.