Muscadet, le vin de Nantes - Guy SAINDRENAN
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Le 08 décembre 2025 de 14:30 à 16:00CINÉMA LE CEP, boulevard Évariste-Dejoie, Valletfalse false
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- Gratuit étudiants UP, étudiants en formation initiale et Personnel Universitaire sur présentation de la carte
- 8 € entrée non abonnés UP et "tout public"
Entrée dans la limite des places disponibles. Aucune réservation, billetterie sur place
La présence du cépage producteur du muscadet (le melon B) est attestée dans le vignoble nantais depuis au moins 1616. À cette époque, le vignoble produit majoritairement du gros-plant, un vin de faible qualité destiné à la distillation pour la production d’eau-de-vie. Bien que ce cépage soit implanté depuis longtemps, jusqu’au XIXᵉ siècle, le muscadet est très peu mentionné dans les archives et jamais vanté pour ses qualités. À l’occasion de la reconstitution du vignoble, consécutive au ravage phylloxérique de la fin du XIXᵉ siècle, la part du melon B dans l’encépagement du vignoble nantais augmente significativement, et le muscadet commence à être reconnu comme vin nantais. À cette époque, il est perçu comme un petit vin de comptoir, de faible garde, à boire entre copains ; Aristide Briand, né à Nantes, contribuera à sa renommée parisienne. Bien qu’il fasse partie de la première vague de promotion des AOC (1936), le muscadet conserve une image antinomique à celle d’un vin de gastronomie, malgré les mesures réglementaires complémentaires prises tout au long du XXᵉ siècle pour en améliorer la qualité. Mais il faudra attendre pratiquement l’an 2000 pour que le muscadet atteigne un niveau de qualité comparable à celui des autres vins blancs français. Et, malgré cette amélioration généralisée et incontestable, le muscadet traîne encore aujourd’hui une image peu valorisante auprès du grand public.
Après une brève présentation de son histoire ancienne (jusqu’en 1900), la conférence tentera de mettre en lumière les causes de ce retard, en invoquant l’histoire du vignoble, les comportements sociaux de la microsociété viticole, les raisons économiques, etc. Le muscadet est sans doute le seul vin de France dont l’appellation ne fait aucune référence à son origine géographique ; il n’est associé à Nantes que par sa renommée (bonne ou mauvaise). Cette situation s’explique, au moins en partie, par l’histoire des relations entre la ville et le vignoble.
Aujourd’hui, ma conclusion est en harmonie avec des voix autorisées, notamment celle de Pascaline Lepeltier, classée 4ᵉ au championnat mondial des sommeliers, qui déclarait récemment être époustouflée par l’évolution qualitative du muscadet : « J’applaudis vraiment le travail qu’ont accompli ces vignerons, les expressions du melon de Bourgogne qu’ils ont obtenues. Et ce, alors que les derniers millésimes ont été compliqués à produire en raison du gel. »
Pour moi, il s’agit désormais de l’un des plus grands vins blancs au monde. Je le classe dans la même catégorie que les vins blancs de Bourgogne.